Le DAHU de la yéteam, un planeur qui va envoyer du bois!

LE PROJET

Salut tout le monde,
Il y a quelque mois je suis tombé sur le post de damien : https://f3news.1fr1.net/t7359-f3k-perso-en-structure
Et j’ai regardé avancer le projet petit à petit avec pas mal d’intérêt.

J’en suis arrivé à une conclusion :
-Ce jeun’s à vraiment trop raison ! Le balsa c’est vraiment le pied, il n’y a que ça de vrai !

Il m’a donc pris une furieuse envie de faire des copeaux, comme au bon vieux temps.

Du coup je me suis lancé un défi : sortir un dlg engageable en compet’ loisir avec zéro résine, zéro matos de vide.

Le cahier des charges le plus stupide du monde :
-Performant
-Solide
-Léger et ballastable
-Pas cher, sans résine ni vide ni fraiseuse ni rien qu’une b*** et un cutter
-Vite fabriqué
-Joli (ben tant qu’on y est…)

RETOUR SUR TERRE

La réalité c’est qu’un dlg « de compet’ » est en carbone et FDV pour une bonne raison : il se morfle une énorme tarte au lancé et doit rester léger.

Donc zéro résine OK, mais zéro carbone c’est voué à l’échec.

L’autre souci c’est que les vitesses de départ sont hyper élevées et que si on ne bétonne pas en torsion le truc se met à flutter dans tous les sens.
Or une structure « classique » simplement entoilée à l’oracover est vraiment limite en torsion : pourquoi ? Et bien parce que ce qui travaille pour la torsion sur une aile en structure, c’est l’entoilage seul. Donc du mauvais plastoc très peu raide…

Des solutions :
-J’ai pensé à la soie posée à 45° : à tester c’est grosso modo deux fois plus raide que du verre pour la même masse, une piste intéressante je trouve avec un bémol pour l’état de surface qui risque d’être rugueux sans une finition lourde, sans compter que c’est assez exigeant comme procédé.
-La structure coffrée : c’est ce que j’ai choisi en ayant un doute sur la masse finale.

Choix de l’envergure et de la surface :
-Il ne faut pas se leurrer : on ne pourra pas avec des techniques et des matériaux 10 fois moins solides viser des designs du type XXlite.
A mon avis 1.50m d’envergure c’est vraiment trop exigeant pour du balsa.
Mais je voulais que le planeur soit engageable en compet’, or ce qui limite les planeurs plus petits en compet ce n’est pas vraiment leur perfo, mais c’est surtout le fait qu’on les perd de vue bien plus vite !
Par exemple mon bulle se lance très haut, il exploite hyper bien les pompes mais par contre dès qu’il y a du vent on est forcé de quitter les pompes très vite car on perd le planeur de vue.

Donc j’ai choisi 1m30 d’envergure, et 20cm de corde à l’emplanture, l’aile occupe ainsi le même « volume » que mon yéti et je pense que la visibilité ne sera pas trop un problème.

LE DESSIN

J’ai utilisé le tout dernier logiciel ultra performant CRITERIUM 0.5 HB pour poser les premiers traits du planeur :



Ce qui explique pourquoi je ne publie pas le plan tout de suite (je ferais une version informatique si le vol est à la hauteur de mes attentes)

L’AILE

Plutôt que d’essayer de respecter un profil au 1/10e de mm je me suis surtout concentré sur une construction qui permet de ne pas vriller lors du coffrage, j’ai donc utilisé mon chantier « pliable » avec des cales placées le mieux possible au BF et BA pour faire une aile bien droite.

On commence par découper les peaux de l’intrados dans du balsa de 1mm plume (planches de 11 à 14g)
Pour augmenter la rigidité en torsion j’ai posé le coffrage à 45°, je n’ai pas de test comparatif mais le résultat final est très bon donc je pense que c’est une bonne idée.

Le longeron est en balsa de 4mm qualité medium (éviter le balsa plume hyper léger, particulièrement celui qui est bourré de taches brunes : c’est léger mais c’est de la m**** mécaniquement, de plus ces planches sont prélevées proche de l’écorce dans une zone que l’on appelle l’aubier. Cette zone pourrit avec le temps).
Pour rigidifier tout ça un plat carbone de 4*0.5 est collé de part et d’autre du balsa.

Note 1 : le plat n’est pas coupé à l’emplanture, il est juste brûlé localement entre deux feuilles d’alu puis plié et re-imprégné à la cyano. Pas besoin de clé d’aile !
Note 2 : Dépolir les plats avec un coup de papier avant de les coller, c’est une bonne idée car des traces de démoulant peuvent empêcher un bon collage.
Soyez généreux sur la cyano, ce n’est pas le genre d’endroit ou on a envie de foirer le collage.

On colle ensuite les demi nervures de part et d’autre du longeron, en essayant d’être assez précis sur les coupes pour  avoir une courbure régulière de l’intrados, pas trop de prise de tête non plus c’est surtout lors de la pose du coffrage extrados que tout se joue.



Détail des saumons : une feuille de ctp 0.8mm vient récupérer le BF et le longeron pour aller jusqu’au PEG. Du balsa est ensuite ajouté par-dessus puis poncé en forme du plus magnifique des profils qu’XFLR5 n’a jamais soufflé.
Une meche carbone + cyano est rajoutée pour lier le plat carbone au balsa après ponçage.



Détails des renforts de fixation : des triangles de ctp 0.8mm (superposés pliés pour suivre le dièdre)





Reste la pose du faux bord d’attaque :



Puis le coffrage de l’extrados, bien en appui sur le chantier, enfin on pose le bord d’attaque et on finit par un ponçage soigné.



En dernier lieu j’ai posé une mèche carbone dessus/dessous au chant d'aileron dans une petite saignée pour rigidifier un peu mais surtout pour transmettre les efforts de lancé du PEG à la vis de fixation arrière.

LES AILERONS

J’ai choisi de les faire dégressifs comme le yéti, parce que je pense que l’aerodynamique y gagne un peu avec un fonctionnement sympa des volets, mais aussi parce que je trouve ça beau (de cheval).

Ils sont en balsa plein qualité "plume lourde".

Je les scotche avec deux bandelettes de double face sur un gabarit qui dépasse de 5 à 8 mm au bord de fuite. (attention à ne pas les scotcher sur toute la surface car après c’est impossible de récupérer l’aileron…)

Ensuite c’est taillage au cutter du plus gros, puis on finit par un ponçage avec une cale, on en profite pour chanfreiner au niveau de la charnière.





Ensuite on retire le scotch sans essayer de décoller l’aileron (il casserait) :



On obtient un bel aileron avec un BF bien fin et régulier (ne visez pas l’épaisseur nulle c’est bien trop fragile, d’où le gabarit qui dépasse au BF)

LE FUSELAGE

Pour le fuselage plusieurs solutions sont acceptables :
La plus répandue est celle du boom en carbone avec pod en balsa.

L’ennui avec cette méthode c’est qu’il est difficile de faire une jonction solide entre le boom et le pod sans bouffer la place du ballast. L’autre problème c’est que le pod doit être aussi renforcé pas mal, donc c’est souvent assez lourd au final, uniquement à cause de la jonction.

Le suis donc parti sur une platine en balsa de 4mm (le même que le longeron de l’aile) entourée de deux plats carbone 4*0.5.

Les flancs sont découpés dans du balsa « plume lourd » de 2mm (25g la planche). Une saignée de 4*0.5 y est faite côté extérieur pour accueillir un deuxième plat carbone.



Détail des inserts de fixation d’aile, réalisés en ctp de cagette léger, insérés dans la platine puis entourés de mèche carbone imprégnée de cyano :



La caisse est assemblée, on se retrouve donc avec un « sandwich » carbone/balsa de 1.5mm/carbone au niveau des bords de la platine. C’est béton. On verra bien aux essais mais j’y crois.
Ensuite on finit la caisse « normalement » avec dessus, dessous et nez, puis on ponce le tout gentiment.
Le dessus est en 4mm sur le nez pour permettre un joli ponçage.

LES EMPENNAGES

Pour les empennages je suis parti sur un truc un peu artistique, on verra bien si ça tient. La masse est dans les clous et ça a l’air assez solide.





L’astuce pour faire des saignées dans le balsa : une règle qui sert de guide avec une cale sur laquelle on colle une bandelette de papier de verre. Reste à poser la mèche carbone bien tendue et à finir d’un coup de poncette.

FINITION

Entoilage à l’oralight, on peut se lacher un peu sur la déco même si c’est loin d’être mon point fort :





Ca devrait le faire pour la visibilité…

MISE EN CROIX

Le montage des stabs est calqué sur celui de mon yéti : c’est fiable, costaud et facile à faire, l’ensemble tient le coup même si tous les collages petent… Bref j’aime bien.





Une petite barre de torsion en CAP de 1mm pliée en "U" relie les deux demi volets du stab (on en voit un bout sur la photo ci-dessous)

Une fois qu'on est sur du positionnement et des équerrages, on désentoile la zone de collage et on colle (ici à la cyano, c'est facile il suffit de "bien viser" et pan! c'est collé, un avantage du balsa!).

Pour finir je fais deux petits trous dans la dérive et j'y passe une meche carbone (2 tours) imprégnée de cyano:

Astuce: une petite goutte de cyano sur le bout de la mèche permet de faire une véritable petite "aiguille" qui permet de passer la mèche dans les trous sans effilocher le carbone.



Pour la mise en place de l'aile à ce niveau là il suffit de percer les trous de fixation en visant le mieux possible. ensuite on contrôle les équerrages et on passe à autre chose.

INSTALLATION RADIO

Le fuselage est dessiné pour accueillir :
-un pack lipo 2S 360 mAh.
-un « gros » recepteur FRSKY standard 8 voies avec son boîtier.
-deux servos type 5g



Finalement il ne reste pas tant de place que ça, mais il y a moyen de gagner sur la filasse et evidemment un "petit" recepteur 4 voies passera 2 fois en travers.
Cela dit j'aime bien la fiabilité des "gros" récepteurs et au moins on peut partir assez loin tranquille.

J'en profite pour tester des servos de 5g "à 10 balles" que je trouve très corrects (pro-tronik digital).
Les premiers ont failli cramer au branchement car les soudures de la prise sur la carte du servo etaient pourries (trop dénudé) et les fils se sont court-circuités. J'ai re-soudé les fils comme il faut et c'est reparti. C'est dommage car ils sont précis et rapides (pour l'instant).

Commandes de dérive et stab par câble/ressort:
J'ai fait sortir les câbles par dessous.



Les servos d’ailerons (type 5g) sont dans l’aile avec un bon vieux moche « external bottom drive » qui m’évitera de flinguer toute la rigidité de l’aile (je reprends toutes les solutions anti-flutter éprouvées sur le yéti, croisons les doigts pour que ça marche)

Détail de la commande:
Je n'ai pas lésiné sur la hauteur du guignol, j'ai mis le maxi qui donnait un bon débattement de volets pour freiner, un "différentiel mécanique" est créé lors de la découpe du guignol en décalant le trou en arrière par rapport à l'articulation:



Le débattement plein flaps:

PEG

Une première entorse au cahier des charges, le peg sera moulé en carbone c’est hors de question que j’y mette un mauvais tube carbone.
Cela dit on peut en acheter un tout fait chez hyperflight.
A la différence du yéti, je ne ferai pas deux demi pegs (c’est adapté pour des ailes creuses ou en mousse) mais un peg d’un seul bloc.

On verra si ça tient:

VOL ET REGLAGES

Dans l'ordre on commence par les réglages:

Pour les débattements j'ai mis ce qui me plait d'habitude: beaucoup à la dérive et aux ailerons, moyen à la profondeur pour pouvoir doser la spirale.

Mixages et programmation:

Pour un f3k je programme ma radio d'une façon assez simple mais efficace (ça me suffit):

-Une phase "lancé" activable par la main qui ne rattrape pas le planeur. Cette phase doit désactiver les volets pour éviter de lancer avec les flaps mais aussi pour pouvoir lacher le manche des volets et rattraper le planeur volets braqués. Une petite compensation a piquer y est programmée.

-Une phase de "vol" avec laquelle on peut doser les flaps pour un pilotage "4 axes" avec le manche de gaz.

Pour faire ça je fais un premier mixage Spoiler donne Aileron avec une courbe 5 points:



Et un deuxieme: Spoiler donne profondeur avec une courbe 5 points également:



Ces deux mixages sont débrayés lorsque je bascule l'inter en haut à gauche (je suis droitier).

Ainsi on a un dosage précis de la "gratte" sur la première moitié de la course du manche de gaz et sur la deuxième moitié on dose les freins. on peut passer du temps à regler la compensation de la profondeur pour que le planeur tire droit quelle que soit la position des flaps.

Et c'est tout!

Wahou Basile, L'hibernation forcé cela te profite! Ou plutôt cela profite à toute la communauté.
Je me rappelle de long post pour comprendre pourquoi nous manquons de compétiteur, de pratiquant, et pourquoi tout ça, et patate ti, patate ta, ben là, le Basile y répond! C'est du concret, du lourd! pardon du léger! EPATANT.
Vive le Balsa.
le Yannick va pleurer!
Moi aussi
Gérard

bah non faut pas pleurer!

tu pleureras quand je te mettrais une taule avec!  

Sinon effectivement c'est léger, je pense être en dessous de 230g centré, on verra bien!

superbe....

salut
il est superbe...

si tu es a 230grs tu peux te permettre de renforcer l'aile (donc du poids)

comme quoi le balsa même pour des trucp erformant c'est loin d'etre mort!!

Je suis en fin de semaine dans un gite avec un wifi de merde mais ton post merite l effort  

Bravo basile  

Cet hiver j essaie de me faire 2 yetis propres  

Rudy

Énoooooorme basile, j'adore et j'adhère... 
j'attend avec impatience tes essais en vols...un yeti encore plus accessible...à ceux qui ont la bourse plate et ceux qui techniquement n'ont pas envie de s'embêter avec le fil chaud, résine, sac à vide, tissus carbone, etc....

Bravo


Frank

ouai pas trop mal ( heureusement que mes conseil on payer ) mdr
      
cependant je demandes a voir en l'air ?????
tu veut des conseil sur les réglage bazzzzzzzzzzzzzzzzzz

Merci mais yannou a raison, attendons de voir les essais!

Oh PUNAISE..... Là, Basile... Respect...  

c'est superbe... j'en fait un dès que tu valides le vol....

AAAAAhhrr, ça fait du bien de voir du bois pour un f3K.

Comme quoi la motive des ptit jeunes du forum aide à la motivation

des plus anciens... et là c'est beau !

Bien joué mon gars, il a de la gueule...  

et si tu le pilotes comme ton Yéti, tu vas encore nous calmer

Salut Babazzz
Et bien, çà fait chaud au coeur !

Attendons les premiers vols,
mais.. tu peux  déjà nous faire un petit récap du matos nécessaire ?

Question à 100 boules .  les profils, tu prends quoi ?
Chris

Salut,
Les profils c'est un peu aleatoire, mais j'ai pris un edge epaissi d'un poil comme base.
Mais c'est pretentieux de dire que je l'ai respecté...
Les 15 derniers cm sont ponces a la main et affinés jusqu'au ctp, ca donne un truc correct et joli mais ca s'arrete là.

J'ai aussi gardé pas mal de gras au niveau du chant d'ailerons il ne faut pas deconner trop.

Je ne voulais pas d'un profil plat pour eviter que ca bourre trop au lancé, ensuite il faut surtout essayer de ne pas vriller l'aile et de la faire bien symetrique c'est le plus important.

Très joli marqueterie : de la belle ouvrage !
Un vrai stradivarius !!

Souhaitons que son seul ennemie ce sera la Termite et pas le lancer F3k

Longue vie au Dahu !!

Bravo Basile, c'est une superbe initiative