Erik et moi vous présentons le dernier née de la yaute team, le Mojitos HZ (pour Hors Zone) ! Je vous rassure, "HZ" n'est pas mon idée ;-)
Un des objectifs est d’avoir un planeur qui parcoure du chemin, aller chercher la bulle loin et pouvoir revenir quand il y a du vent.
1. La conception :
Erik a suggéré l'utilisation des profils Zone qu'il avait utilisé sur quelques concours en fin 2009. Ca semblait parfaitement adapté à nos attentes : un taux de chute semblable aux autres planeurs mais en parcourant plus de chemin (donc vitesse de vol plus élevée).
Avec les retours de Rudy depuis quelques temps sur le FW5, ca semble être le bon choix.
La conception aérodynamique a été menée principalement par Erik, il y a eu un grand nombre heures de XFLR5. Merci à JCT, TP et GT pour leurs conseils, tables excel et profils.
Cette partie de la conception a été faite sans tenir compte des contraintes mécaniques pour deux raisons : la tenue mécanique était déjà pré-validée sur le planeur Zone de Gérard Taylor, et nous nous sommes dit que nous trouverions la méthode de fabrication permettant d'obtenir la rigidité souhaitée (expérience du Blue Jean : une fois qu'on a les moules, on se débrouille pour arriver à nos fins !).
Bien entendu, le fuselage est en une pièce. L'acharnement pour la réalisation de mon premier fuselage 1 pièces (Mojitos) l'été 2008 a servi de base à la nouvelle conception : sections, facilités de moulage, ... Pour ceux que ça intéresse, voici un lien vers le poste de présentation du fuselage du Mojitos :
Fabrication fuselage MojitosTous les servos sont dans le fuselage pour éviter de charcuter l'aile et pour centrer les masses.
Les commandes d'ailerons passe à l'intérieur, avec barres de torsion (style FW).
Le reste de la conception a également été réalisée avant de produire le moindre moule. Le but était d'avoir une conception intégrale : chaque élément est dessiné en fonction d'un autre : la longueur des ailerons est fonction de la largeur du fuselage, la dérive est marquée d'une emprunte pour localiser la zone à découper pour le passage du renvoie de profondeur et pour le collage sur le fuselage, ...
2. La fabrication des moules :
J'ai réalisé toute la CAO, les programmes d'usinage et les usinages sur une machine amateur. Je n'ai pas d'idée du temps passé, et je ne préfère pas savoir !
La finition des moules et la réalisation des pièces proto ont été partagées entre Erik et moi.
Il s'est écoulé 10 mois entre le début de la conception et les premiers vols du proto. La conception aéro a été finie en novembre 2009 : donc 8 mois pour la CAO, FAO, usinage, finition, réalisation du proto. L'atelier contenant la fraiseuse et me permettant de faire du composite est à 2h de route de mon lieu de résidence, ça a énormément freiné le projet. En plus de ça, mon début dans le parapente me prend pas mal de temps : je privilégie cette pratique tant que les beaux jours sont là et aussi pour progresser de la meilleure manière possible : ça me semble plus risqué que le F3K, faut donc s'y tenir pour limiter les risques ;-)
Voci l'usinage des moules, et l'assemblage des moules d'aile :
De nombreux moules sont nécessaires puisque toutes les pièces sont moulées. Ils ont tous été usinés dans des planches usinables.
C'est sympa de voir les moules finis après de nombreuses heures de ponçage et de cirage : y'en faut de l'huile de coude !
3. Le proto :
Les pièces correspondantes :
L'aile est creuse, les empennages pleins. Personnelement, j'attache de l'importance à avoir une aile creuse : je prèfère fabriquer une aile selon cette technique et ça me convient mieux en l'utilisation (meilleure résistance de la surface).
Les ailerons pleins sont d'une rigidité en torsion à toute épreuve.L'aile du proto l'est aussi en torsion, mais un peu flexible en flexion.
Le fuselage est béton.
Les premiers vols ont eux lieux le 12 juin 2010 : ce fut une petite séance de réglage sans plus. Quelques vols le lendemain furent plus intéressant, avec de petits lancés.
Un lancé un peu plus appuyé et c'est le drame : le stab opposé au peg est éjecté par inertie, entraine les clefs de stab : l'autre stab tombe. Résultat : un bon poireau au lancer (fuselage enfoncé de 7cm dans le sol). L'aile est cassée à l'emplanture, par inertie.
Le concours de Romans ayant lieu moins d'une semaine après, il a fallu que je rassemble tout le nécessaire pour une réparation à la Mike Gaver : éponges pour presser les tissus à la forme de l'aile, ... Je préfère mon atelier dromois, parfaitement équipé, à mon F1 pour faire de la résine, ...
Heureusement que la météo a permise d'ouvrir en grand la fenêtre durant la nuit !
Bref, malgré plusieurs étapes pour réparer l'aile, le planeur a pu être remis en ordre de vol à temps.
J'ai pu finir le concours de Romans sans abimer le planeur. Par contre, je ne le connaissait pas, il n'était pas réglé, je n'étais pas du tout dans le concours (premier de l'année pour moi), et pour couronner le tout, je ne pouvais pas le lancer car ça flutter pas mal (ailerons trop épais appuyant sur l'aile et induisant des problèmes au niveau de la charnière).
Pas de quoi mettre en valeur la machine !
Les premières critiques qui peuvent être faites sur l'aile proto est un manque de rigidité en flexion : c'est suffisament solide mais la flexibilité perturbe au lancé. Autre point : les ailerons sont trop épais (ils sont maintenant fabriqués à la bonne épaisseur, tout devrait rentrer dans l'odre) et trop rigides : on peut donc faire plus léger !
3. La seconde aile :
Une seconde aile a été réalisée après une bonne pose du projet. Après tout le travail fait pour réaliser les moules, sortir le proto, et les beaux jours étant là, j'avais besoin de prendre l'air. Erik a fait de même.
Pendant les vacances, la motivation de faire une aile pour Jérôme était là. Elle a été démoulée le 2 août.
Cette fois-ci il s'agit d'une aile Dbox, avec ailerons en kevlar disser. La construction a été soignée pour que l'ajout de carbone ne pénalise pas le poids final. Les ailerons pèsent 30% de moins par rapport aux protos et sont à la côte en épaisseur (important car une partie de l'aileron rentre dans l'aile pour assurer l'étanchéïté, en plus de la contrainte aérodynamique bien sûr).
Cette seconde aile pèse 135g en utilisant de l'Airex 55 kg/m3. 6 g pourraient être gagnés en utilisant du Rohacel de 31 kg/m3.
La rigidité des ailerons, en torsion, est suffisante. Celle de l'aile est excellente !
L'aile est à ce jour dans les mains de Jérôme, pour un montage sur le fuselage proto. Il pourra vous présenter le bébé lors du championnat de France 2010 s'il a le temps de finir tout ça. Le planeur ne sera probablement pas réglé.
Moule d'aile sous vide :
Moules d'ailerons fermés :
Usinage des longerons :
Preparation avant fermeture du moule d'aile :
Moule fermé dans étuve Ford :
Aile Dbox:
A ce jour, le proto a toujours très peu volé.
Des réglages sérieux et quelques heures de vol de comparatif avec d'autres planeurs sont nécessaires pour évaluer les performances.
Le projet n'avance toujours pas fort : quelques beaux jours pointe le bout de leur nez, il faut bien en profiter...
Aujourd'hui, j'ai préféré faire un vol à 2200 m (déco à 950 m), plutôt que d'imaginer bricoler ;-).
Je n'avais pas pris l'appareil photo :-(. Voici une vidéo de moindre intérêt en attendant mieux (la seconde 13 montre le relief que j'ai survolé aujourd'hui avec un magnifique panorama : les dents de lanfon, le pied !) :
http://vimeo.com/14070941Pour en revenir au sujet initial, quelques planeurs seront tranquillement construits cet hiver, et les tests seront menés de manière plus poussée.
Je vous donne rendez-vous pour quelques concours en 2011, entre de nombreux vols de parapentes ;-).
En attendant, je vous souhaites un excellent championnat de France, et que le meilleur gagne !
J'espère pour vous que les fly off ressembleront à ceux de 2007 (Romilly) et 2009 (Cournon), qui m'on paru mémorables !
A+
Freddy