Bonjour,
Je me permet de développer un peu car dans ma thèse, je suis amené à faire quelques essais en vol d'engins que j'ai au préalable passé en soufflerie et j'essaie justement de mesurer certains paramètres de perfo même si ce n'est pas le seul but. Le but premier est d'asservir l'engin pour qu'il fasse de la nav autonome donc on passe plus de temps à régler des gains qu'à faire des tests et dépouillement de perfos.
C'est en effet une bonne idée de mesurer des paramètres de vol car ça permet d'avoir des ordres de grandeurs un peu plus précis en terme de vitesses caractéristiques de vol (vitesse de décrochage, vitesse de finesse max, vitesse de Vz min...), les valeurs de finesse et de taux de chute, les altitudes. Ca améliore notre culture général, ça permet de constater de façon "objective" l'effet du ballast, des volets, du centrage...
Sans être pessimiste, je pense tout de même qu'il ne faut pas s'attendre à des résultats extraordinaires de ces mesures car les résultats vont dépendre tout d'abord de la qualité de mesure, ensuite des conditions d'essais et enfin de la façon d'exploiter les résultats.
- la qualité de mesure: pour l'altitude et le taux de chute, je pense que des capteurs comme le zlog fournissent d'assez bons résultats ou sinon il existe d'autres loggeurs. Couplé avec un GPS et un accéléromètre, ça permettrait d'augmenter la fiabilité.
Pour la vitesse, le GPS à 4 ou 5 Hz donne de bons résultats pour de la vitesse sol. Un jour sans vent cela pourrait être suffisant mais est ce que cela existe vraiment? (très tôt le matin peut être) Si on veut de la vitesse aéro les choses se compliquent car il faut rajouter un tube de pitot. C'est faisable mais un peu intrusif et dans certains cas encombrant.
http://www.lomcovak.cz/f3b/2k4/6/sub15.htmhttp://www.procerusuav.com/images/large/img_zagi-kap_lrg.jpgLe plus gros problème pour moi concerne la mesure des basses vitesses. En effet, pour des vitesses de lancés main à Vzmin ou pour des F3J, les vitesses sont très faibles donc très difficiles à mesurer car cela correspond à peu de pression dynamique. Du coup méfiance si on essaie de parler de finesse à basse vitesse.
Enfin pour l'incidence, je pense que le plus "simple" serait de mesurer l'assiette et de remonter à l'incidence par la relation assiette-pente-incidence: incidence= assiette - pente. La pente se calcule avec la vitesse aéro et le taux de chute. Pour mesurer l'assiette, il y a la solution qu'on utilise souvent sur Paparazzi de mesure infrarouge. Ce n'est pas trivial à bien calibrer mais aux petits angles ça donne de bons résultats et surtout ça ne coute pas cher. Sinon il faut de la micro centrale inertielle: c'est cher, c'est volumineux et ce n'est pas une mesure directe.
- les conditions d'essais: si tu ne connais pas les propriétés de l'air dans lequel tu voles, cela va rajouter des incertitudes sur l'exploitation des résultats. Pression statique et température pour la densité de l'air par exemple. Le plus important surtout c'est que si les mesures sont faites dans de l'air qui n'est pas neutre, les Vz vont être faussés et donc la finesse aussi. Mais ça je pense que tout le monde est au courant.
- l'exploitation: à cause des deux premiers points, il est insuffisant de juste prendre les résultats d'un vol ou d'un morceau du vol et d'en tirer des conclusions exactes sur les perfos du planeur. Il faut donc essayer de faire un peu de statistiques sur plusieurs vols ou au moins moyenner sur des durées de vol suffisant. Sinon on peut arriver à faire dire ce que l'on veut aux résultats:
http://www.rcgroups.com/forums/showthread.php?t=951006&page=4Le problème est aussi de savoir si on peut maintenir assez longtemps une ligne droite à pente constante...
Bon j'espère avoir aidé et pas trop découragé. Pour finir sur une note utile et encourageante, je recommande de jeter un sérieux coup d'oeil à ce qu'a fait Mathieu Scherrer sur le sujet:
http://pagesperso-orange.fr/scherrer/matthieu/aero/papers/Which%20cl%20our%20model%20flies.pdfA+
Boris